Déconstruire, créer 23
Et Si… ? ; Positionnalités ; Vwa Libere
Installation multimédia

Trois créations multidisciplinaires produites dans le cadre de l’atelier
"Féminin/Masculin : Déconstruction de l’ordinaire”

présentées dans le cadre du Festival En Lisant
à la Maison Dufort, du 11 au 17 décembre
de 1 h à 5 h pm

 

 

Production FOKAL/ AVOCATS SANS FRONTIÈRES CANADA
avec le soutien de Affaires Mondiales Canada, du Festival En Lisant, de La Maison d’Haïti à Montréal, de la Maison Dufort, de MWÈM TV et du Bureau de La communauté haïtienne de Montréal (BCHM)
un partenariat entre le projet Éducation Citoyenne, le programme Arts et culture et le programme Initiatives Jeunes

Entre juin 2021 et juin 2023, trois ateliers sur les rapports de genre intitulés « Féminin/Masculin - Déconstruction de l’ordinaire », ont été organisés pour des artistes hommes et femmes pratiquant différentes disciplines (écriture, théâtre, slam, musique, arts plastiques, audiovisuel, photo etc.) et des membres des clubs de débat soutenus par FOKAL.

Les ateliers « Féminin/Masculin - Déconstruction de l’ordinaire », conçus et animés principalement par le Collectif Sanite Belair, sont des espaces de parole et de remise en question où les participant.e.s travaillent sur différentes thématiques liées aux rapports de genre, avec comme participant.e.s, des hommes sensibilisés à ces questions, et des femmes de sensibilité féministe, ou militantes, ayant en commun une pratique de la création artistique ; avec des échanges dans un territoire à huis clos, neutre, où tout peut être formulé, déconstruit ; pour initier des créations artistiques multidisciplinaires réalisées dans la foulée de l’atelier.

Les créations 2023 sont présentées au public du 11 au 17 décembre 2023, dans le cadre du Festival En Lisant 2023 et seront ensuite diffusées en janvier 2024 sur les réseaux de FOKAL et de ses partenaires.

« Ces productions ont été réalisées dans le cadre du projet "Accès à la Justice et Lutte contre l’Impunité en Haïti"(AJULIH), mené par Avocats Sans Frontières Canada (ASFC) en partenariat avec la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), à travers son volet Éducation Citoyenne. Le projet est réalisé avec l’appui du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires Mondiales Canada. »

 

ET SI… ?
film expérimental

crédit photo : Nitsé Mathelier

Ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge.
Frantz Fanon, in Peau noire masque blanc

Et Si… ? est une expérience empathique initiée par une équipe de création répartie entre Haïti et le Québec pour explorer leurs limites, leurs zones d’ombres, leur niveau de compréhension de l’autre. Ces artistes qui ont participé aux ateliers « Déconstruction de l’ordinaire », ont mis en place un procédé dans lequel les notions traditionnelles de genre sont remises en question.

Ce projet prend la forme d'un film expérimental dont l’ambition principale est d'explorer en profondeur le concept de l'empathie, en créant un univers où les notions de sexe et de genre et leurs représentations sociales sont questionnées. Un univers où hommes et femmes partagent des « expériences corporelles » similaires.

Chaque artiste a été invité à évoluer dans une « boîte énigmatique », une structure conceptuelle qui dicte les expériences corporelles auxquelles une personne, en fonction de son sexe, est soumise. C’est un projet laboratoire où personne n'est strictement défini comme homme ou comme femme. Les artistes vivent, indépendamment de leurs caractéristiques biologiques et de leur identité de genre, un éventail varié mais non exhaustif d'expériences corporelles : menstruation, maternité, accouchement, fausse couche, érection, etc. Ces expériences suivent un ordre commun, mais l’interprétation de chaque artiste ajoute une touche de diversité dans les ressentis.

Cette proposition tente de transcender les barrières de sexe et de genre et de susciter une réflexion profonde sur l'empathie, tout en voulant offrir une expérience cinématographique singulière et performative.

Dans notre société, les expériences corporelles sont souvent étroitement associées au sexe, comme si elles en découlaient naturellement. Toutefois, une compréhension plus approfondie du genre révèle la diversité des expériences individuelles.

Prenons l'exemple des menstruations, la plupart du temps perçues comme une expérience propre aux femmes. Cependant, cette perspective ne tient pas compte des personnes qui ne s'identifient pas comme des femmes et qui peuvent également les vivre. Cette réalité suscite des questions essentielles, notamment en ce qui concerne l'empathie.

Le développement de l'empathie est crucial dans notre société. Il nous permet de mieux comprendre la souffrance de l'autre, quel que soit son genre. Les chercheurs universitaires se penchent sur ces sujets pour améliorer la qualité de vie de tous en ce qui concerne les expériences corporelles. Par exemple, comment une femme peut-elle comprendre la douleur qu'un homme peut ressentir en cas de problèmes de prostate, même si cela ne la concerne pas directement ? De même, comment un homme peut-il développer de l'empathie pour une femme souffrant d'endométriose ou de dysménorrhée ?

Ces questions nous invitent à remettre en question nos idées préconçues sur les rôles et les expériences basées sur le sexe. Elles nous encouragent à renforcer notre capacité à nous connecter à la souffrance de l’autre, quelle que soit son identité de genre. En fin de compte, elles nous rappellent que l'empathie est un sentiment essentiel pour construire une société plus compréhensive, inclusive et égalitaire.

 

Équipe de création
Direction artistique : Miracson Saint-val, Vanessa Jeudi
Réalisation : Réginald Louissaint Junior et Miracson Saint-val

Québec
Interprètes : Ketsia Vaïnadine Alphonse, Miracson Saint-val, Staloff Tropfort
Direction de la photographie et caméra : Nitsé Mathelier
Chargée de production : Laurence Magloire – MWÈM TV

Haïti
Interprètes : Néhémie Bastien, Vanessa Jeudi, Alexandro Christi Nicolas
Direction de la photographie : Réginald Louissaint Junior
Texte narration : Ketsia Vaïnadine Alphonse, Vanessa Jeudi
Lumières : Jean Ronald Pierre, assisté de Emmanuel Désiré
Cameramen : Magnelo Tattegrain et Carlin Trezil
Assistant technique : Alexandro Christi Nicolas
Régie plateau : Lucien Jeannot
Administratrice de production : Jemima Katiana Luc

Remerciements
La Maison d’Haïti et Le Centre des Arts de la Maison d’Haïti
Ruth Pierre-Paul et Charles Bottex - BCHM
Laurence Magloire - MWÈM TV
Celia Romulus
Rachèle Magloire
Jean Jean

 

POSITIONNALITÉS
une exposition multimédia, un film documentaire

crédit photo : David Duverseau

 

L’exposition multimédia Positionnalités est une exploration du concept complexe de la positionnalité à travers le prisme du genre et met en lumière les voix et les visages des participants de l’atelier Déconstruction de l'ordinaire.

La positionnalité, c’est la manière dont nos expériences personnelles et notre contexte social influencent notre perception du monde, nos relations et nos identités. Elle joue un rôle fondamental dans la manière dont nous abordons des sujets aussi essentiels que le genre. Ce projet donne vie à ce concept abstrait en présentant des visages et des témoignages authentiques.

Positionnalités aspire à sensibiliser le public à la diversité des expériences liées au genre et à encourager la réflexion sur les questions d’identité, de privilège et d’égalité. Nous croyons en la puissance des visuels et des récits personnels pour créer des ponts de compréhension et de solidarité. Nous espérons donc élargir la compréhension collective du genre et inciter à la remise en question des stéréotypes, des préjugés et des normes sociales.

Les participant.e.s à l’atelier Déconstruction de l’ordinaire 2023 représentent une mosaïque de perspectives, de récits et d’identités. Chacun.e partage sa propre histoire à travers une photo personnelle et un texte qui plonge au cœur de sa positionnalité en relation avec le genre.

Nous avons utilisé une approche photographique artistique pour capturer l’essence de chaque participant.e. Chaque image est une œuvre conçue pour exprimer la personnalité et la positionnalité uniques de chaque participant.e, renforçant ainsi l’importance de ces dernières dans notre compréhension du genre.

Au cœur de Positionnalités réside une expérience multimédia captivante qui transcende les limites de la photographie statique. Notre extension documentaire, Positionnalité : au-delà des Images, est une pièce essentielle de cette exposition, apportant profondeur, contexte et émotion à l'ensemble.

L'extension documentaire agit en tandem avec l'exposition photographique, créant une expérience intégrée qui s'étend au-delà de l'image fixe. Les textes affichés sous chaque photo dans l'exposition sont en fait des extraits des témoignages complets entendus dans le documentaire. Cela permet au public de voir et d'entendre les participant.e.s, d'explorer leur positionnalité de manière holistique, et de saisir toute la richesse de leurs réflexions.

Alors que les photographies exposées captent la positionnalité dans un instant figé, le documentaire explore ces récits de manière dynamique et immersive. C'est là que les voix de nos participants prennent vie. Le documentaire nous plonge au cœur de leurs expériences, de leurs doutes, et de leurs triomphes d'une manière que la photographie seule ne peut pas accomplir.

La narration de ce documentaire n’est pas seulement une voix, mais une performance artistique en soi. Un poète membre de l’atelier donnera vie à ces récits en disant un texte écrit pour le film.

Positionnalités : Au-delà des Images nous emmène au-delà des corps et des regards capturés par l'appareil photo. Il nous invite dans les pensées, les émotions et les récits personnels des participant.e.s.

En combinant l'exposition photographique et l'extension documentaire, Positionnalités offre une expérience multimédia complète qui célèbre la diversité de la positionnalité humaine, invite le public à explorer les nuances du genre et à réfléchir à sa propre positionnalité.

Nous espérons que cette exposition multimédia stimulera le dialogue et la compréhension, et qu’elle contribuera à promouvoir l’inclusion et l’égalité.

Équipe de création
Direction artistique : David Duverseau, Jemima Luc
Photographes : David Duverseau, Jemima Luc, Steev Saint-Hilaire
Narration : Ricardo Boucher
Prise de son : Eudza Pierre Charles
Régisseuse : Jenny Cadet
Montage exposition : Steev Saint-Hilaire, Mide Steffi Médard
Administratrice de production : Jemima Katiana Luc

 

VWA LIBERE
un spectacle de théâtre forum, des chansons, un slam

Représentations du spectacle de théâtre forum
lundi 11 décembre à 1 h pm et samedi 16 décembre à 2 h pm

crédit photo : David Duverseau

Les discours et comportements discriminatoires, sexistes à l’égard des femmes sont souvent considérés comme « normaux » . Les nommer, les représenter permet de les comprendre et de les combattre. Le théâtre forum est un moyen d’aborder différentes situations et de faire découvrir au public le poids qu’elles ont dans le quotidien des femmes. Il offre l’opportunité d’être plus proche du public, de lui permettre d’intervenir pour dénouer la situation problématique exposée.

En dépit de la montée galopante de multiples formes de violence dans notre société, le poids du silence est encore très lourd. Le débat public doit servir de porte-voix pour exposer les problèmes, pour rompre le silence. A travers théâtre, film, chanson, Vwa Libere essaie de dire les mots du pouvoir et de la violence, pour explorer les blessures, dévoiler les non-dits et libérer les voix.

Vwa Libere est une création en trois volets, proposé par des créateurs et créatrices de disciplines différentes : un spectacle de théâtre forum, un film documentaire, deux chansons et un slam.

Trois écrivain.es ont écrit des pièces courtes en créole autour des thèmes suivants : Nègsplike, le fait, pour les hommes, de penser qu’ils doivent expliquer à une femme quelque chose qu’elle connait déjà, voire qui relève de son expertise, le plus souvent sur un ton paternaliste ou condescendant ; Foto Gigit, Le fait de recevoir d’un inconnu par internet, sans l’avoir demandé, des photos de pénis, généralement en érection) ; Pataj travay nan kay, pour explorer les inégalités et les conflits dans la planification et l’organisation de la vie dans un foyer, et les charges émotionnelles qui en découlent. Chacune des trois histoires, jouées par 5 interprètes, évoque une situation particulière et est représentée dans le format théâtre forum. Des échanges avec le public suivent chaque scénette et l’incitent à envisager des alternatives aux scénarios présentés.

Deux chansons, Zèb Ginen et Zepòl, et un slam, Eko ki fè yon sèl ak Eko, écrits et interprétés par les chanteuses Néhémie Bastien et Vanessa Jeudi et le poète Ricardo Boucher, accompagnent cette création. Ces trois morceaux ont été composés dans le cadre d’un travail de réflexion et de création collective de plusieurs jours, à partir des thématiques abordées dans l’atelier Déconstruction.

Équipe de création Théâtre Forum
Direction artistique : Lesly Maxi, Micaëlle Charles
Textes : Ketsia Vaïnadine Alphonse, Miracson Saint-Val, Staloff Tropfort
Interprètes : Micaëlle Charles, Charline Jean-Gilles, Joël Lazard, Lesly Maxi, Jhénipher Antoine
Prise de son captation : Richard Sénécal assisté de Eudza Pierre Charles et
Lumières captation : Jean Ronald Pierre, assisté de Emmanuel Désiré

Équipe de création des chansons et du slam
Composition : Néhémie Bastien, Ricardo Boucher, Vanessa Jeudi
Accompagnement et arrangement : Clarens Antoine (guitare), David Casséus (basse), Francisco Sardau-Lafrance (percussions), Stevenson Michel (piano)
Mixage : Daniel Boivin
Prises de vue : David Duverseau, Pierre Michel Jean
Montage : Michèle Lemoine

Remerciements : Pierre-Michel Jean, Amos César, Ti Jean