SOIRÉE THÉMATIQUE « KALBAS KOURAN »

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ÉVÉNEMENT : KALBAS KOURAN

un film, une causerie

une soirée thématique sur les menstruations

proposée par Gaëlle Bien-Aimé

à l’occasion de la Journée internationale de la Fille

un court métrage de Gaëlle Bien-Aimé

suivi d’une causerie avec la réalisatrice

Mercredi 11 octobre – 6 h pm

diffusion live sur nos réseaux et pages partenaires

 

A l’occasion de la Journée internationale de la Fille le mercredi 11 octobre, la Fokal et Actambule présentent une soirée thématique autour du court-métrage Kalbas Kouran écrit et réalisé par Gaëlle Bien-Aimé. La diffusion de Kalbas kouran sera suivie de la captation d’une causerie organisée en septembre dernier dans le cadre du Festival Féministe Negès Mawon.

Cette discussion autour du film est modérée par Claire Dorah Gaëtan et réunit Gaëlle Bien-Aimé, réalisatrice, Wendy Adrien, psychologue, Marie Michma Edmé, responsable de développement à l’association RÈG et Mélissa Jean, gynécologue.

 

Kalbas kouran

Eloyiz découvre ses draps imbibés de sang. Elle a ses premières règles. Comme tous les matins elle se prépare pour l’école mais cette fois ci avec des consignes nouvelles et précises de la part de sa mère Èda qui lui dit quoi boire ou ne pas manger. Eloyiz attend des réponses à des questions qu’elle n’ose pas poser, Èda lui parle pourtant avec des regards inquiets et mots inaudibles.

 

Picture6Le mot de Gaëlle-Bien Aimé

KALBAS KOURAN, est une plante anti coagulante que les femmes infusent avant les règles pour éviter la formation des callots douloureux, le sang coule mieux.

Trois ans avant mes premières règles, ma mère a tenté maladroitement de m’expliquer ce qui allait m’arriver. La conversation était brève et difficile. J’ai retenu les deux phrases suivantes : « dans pas longtemps, tu auras du sang dans ta culotte », « ne laisse personne toucher à ta culotte ». Elle ne m’a pas dit grand-chose le jour de mes premières menstruations sinon des consignes sur la manière dont je devais utiliser une protection hygiénique. Ma mère est pourtant une professionnelle de santé mais sa formation ne lui a pas permis de transcender pudeurs et tabous. Peut-être, se disait-elle, ce n’est pas important de m’expliquer le phénomène, et qu’à mon cours de biologie, le professeur s’évertuera à la tâche. Peut-être, qu’elle n’avait pas les mots.

Mon court métrage veut susciter une conversation constructive sur les premières règles. Je souhaite non seulement informer le public sur les défis auxquels les jeunes filles haïtiennes font face, mais aussi encourager une prise de conscience collective, en particulier chez les parents, les enseignant.e.s et les décideurs(euses), pour créer un environnement plus favorable à l'éducation et au bien-être des filles.

La puberté est une phase où la sexualité s'impose d'autant plus physiologiquement et socialement. Il s'agit de la période au cours de laquelle les filles sont sexualisées et les agressions contre des mineures sont légion. En moyenne une fille sur dix tombe enceinte après ces premières règles, selon l’Enquête Mortalité, Mobilité et l’Utilisation de Services (Emmus-VI 2026-2027). La grossesse précoce est un fléau mais ne faudrait-il pas protéger les filles autrement que par la peur ?

Ne devrions-nous pas considérer la sexualité comme un phénomène naturel pour lequel nous devons être prêts et capables d'y consentir ? Parce que ce ne sont pas les règles qui mettent la vie des filles en danger mais plutôt les risques dus au manque d'information et d'orientation. C’est ce que raconte le silence du personnage de Eda qui, comme ma mère, n’a pas trouvé les mots et avoue dans un monologue intérieur : « Kijan pou m di w kounye a kò w ka trayi w, sanzatann, tanzantan, kijan pou m di w veye zo ou san m pa fè w pè ? »

Je voudrais, comme l’effet du KALBAS KOURAN, une fluidité à parler du corps menstrué, sans complexe. Entre 9 et 13 ans nous ne sommes que des enfants et quand notre rapport au monde change systématiquement après nos menstruations, c’est très violent !

Biographie

Gaëlle Bien-Aimé est journaliste, comédienne, humoriste, auteure, metteure en scène et cofondatrice de Acte, école d'art dramatique. Elle est également artiviste et membre de l’organisation féministe NÈGÈS MAWON. 

Adresse et contact

FOKAL - OPEN SOCIETY FOUNDATION HAITI
143, Avenue Christophe BP 2720 HT 6112
Port-au-Prince,Haïti | Tel : (509) 2813-1694

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