MARDI.doc : Les films du mois d’avril !

FILMS AVRIL 20223FRANTZ FANON, TRAJECTOIRE D’UN RÉVOLTÉ. A lui seul, Frantz Fanon incarne toutes les problématiques de l'histoire coloniale française. Résistant martiniquais, il s'engage, comme des millions de soldats coloniaux, dans l'Armée Libre par fidélité à la France et à l'idée de liberté qu'elle incarne à ses yeux. Ecrivain, il participe au bouillonnement du Paris littéraire d'après-guerre, débattant sans relâche sur le destin des peuples colonisés. Médecin, il révolutionne la pratique de la psychiatrie, allant chercher dans les rapports de domination des sociétés coloniales les fondements des pathologies de ses patients. Militant, il rassemble par son action et son histoire les colères des peuples écrasés par des siècles d'oppression coloniale.

Un film de Mathieu Glissant et Audrey Maurion, Martinique, France, VF, 2021, 52’.

TU CROIS QUE LA TERRE EST CHOSE MORTE. Un quart des terres de Martinique est gravement pollué après plusieurs décennies de recours incontrôlé à un pesticide extrêmement toxique, la chlordécone, utilisé pour traiter les bananeraies, première ressource d’exportation économique de l’île. "Tu crois que la terre est chose morte" construit un regard sur la crise écologique à partir du sol Martiniquais. Dans le film, la pensée autour de l’écologie ne se limite pas à la question de la nature et aux écosystèmes détériorés. Il explore les lieux de résistance à cette crise et met en scène des femmes et des hommes qui se pensent et qui agissent sur le terrain historique de la colonialité, où la lutte écologique est intriquée à celle de l’histoire coloniale.

Un film de Florence LAZAR, Martinique, France, VF-KR-STFR, 2019, 70’.

TCHALA, L’ARGENT DES RÊVES est un voyage à travers l'univers de la borlette, une loterie privée très populaire en Haïti. Elle est basée sur l'interprétation des rêves : si on rêve de sa mère, on joue le 33, de chaussures, le 88 … Presque tout le monde y joue et le livre Tchala permet d’interpréter les rêves en les équivalant aux chiffres sur lesquels miser. Mais pour la plupart des Haïtiens, ce jeu n’est pas seulement une passion, mais une nécessité. Car on peut gagner jusqu'à cinquante fois sa mise et c'est bien souvent avec les gains de la borlette qu'on arrive à survivre… Jouer est devenu la seule solution pour un peuple qui n’a plus que ses songes à investir. Jeu d'argent et de rêves, la borlette accompagne le quotidien désenchanté d'un pays en faillite, livré au chaos et condamné à vivre du hasard.

Un film de Michèle LEMOINE, Haïti, France, 2003, 49’.

SI BONDYE VLE, YULI. La vie de Yuli, une femme haïtienne qui vivait en République dominicaine depuis plus de 35 ans, a été une lutte permanente pour élever ses enfants avec dignité, en dépit de son statut d'immigration précaire. L'enfant, qui a provoqué l’exil de Yuli au début des années 80, est de retour et découvre que sa mère, après tout ce temps, essaie toujours de régler sa situation administrative à travers le plan de régularisation que le gouvernement dominicain a lancé… Mais qu'est-ce qui nous fait vraiment appartenir à un endroit ? Comment s'établissent les liens entre la terre et ses habitants ?

Un film de Jean JEAN, Haïti, République Dominicaine, 2015, VO-ESP-KR ST-FR, 70’.

VIZAJ NOU : ARNOLD ANTONIN. Vizaj Nou est une série de courts films documentaires réalisés par Gessica Généus. Ils dressent le portrait de grandes figures haïtiennes qui ont fait d’Haïti une patrie pour laquelle ils se battent sans relâche. Nous vous proposons de découvrir ou de redécouvrir ce portrait d’une personnalité incontournable : le réalisateur Arnold Antonin.

Un film de Gessica Généus, Haïti, 2017, VO FR, 26’.

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