Websérie « Ayiti, Dèt la » | Episode 7 : « | »
Ayiti, Dèt la | Haïti, la Dette
épisode 7
présenté par Roody Edmé
IMAJINE LAVI NOU
PEYE POU LIBÈTE
IMAGINER LA VIE
PAYER LA LIBERTÉ
Presque tout a été détruit pendant la guerre d’indépendance. Les plantations ont été ravagées. Il ne reste presque rien des ateliers, des moulins, des sucreries… Les machines ne fonctionnent plus et nous ne savons ni comment nous en servir, ni comment les réparer. Plus rien ne reste de ce qui permettait à l’ancienne colonie, grâce à l’esclavage, de produire du sucre pour le monde… Il faut envisager une autre vie…
Ce sont les communautés paysannes qui vont créer un vie nouvelle. Résistant à la volonté des dirigeants de restaurer le système de la grande plantation, elles vont refuser de travailler pour les autres et organiser leur vie dans un monde rural qu’elles apprennent à maîtriser.
Pour ces anciens captifs, devenus soldats puis paysans après la guerre, la plantation, l’atelier, c’est toujours l’esclavage. La liberté, pour eux, c’est ne plus jamais travailler pour les autres, posséder une parcelle de terre, où ils pourront produire, vivre avec leur famille et être indépendants. Contre le projet colonial des dirigeants, ils vont s’installer dans les mornes, sur les terres inoccupées, et cultiver des vivres, du café, du cacao…
L’état ne se préoccupe pas d’eux, les laissant en marge de la vie publique. On les appelle les « gens du dehors », mais eux se nomment « habitants »...
La seule chose qu’ils attendent de l’État, c’est qu’il les protège.
Mais nous sommes en 1826 et le deuxième versement de 30 millions sur la dette doit se faire en décembre. Et il faut aussi payer l’échéance de l’emprunt. Comment trouver l’argent ?
C’est la population qui va porter le fardeau de la rançon de l’indépendance. Principalement les communautés paysannes.
C’est ce que nous raconte l’épisode 7 de la série : impôt extraodinaire, nouveau code rural avec des règlements inacceptables pour forcer les petis paysans à travailler sans relâche pour produire le café, le cacao, l’indigo qui sont exportés pour payer la Double Dette. Surtout le café, le pivot des ressources fiscales de l’État.
L’esclavage, sans le fouet ?… Des mesures impopulaires qui vont provoquer la résistance de la population et qui en outre ne suffiront pas à alimenter les caisses de l’état.
Fin 1826, nous sommes insolvables, impossible de payer la deuxième échéance de la Dette.
La tension monte entre Haïti et la France qui brandit la menace d’une intervention militaire…
Nous vous invitons à consulter le lien suivant pour découvrir les épisodes précédents, si vous ne les avez pas encore vus… :
https://youtube.com/playlist?list=PLFURzcge9Cc5V5cTZI4D8MUS4RRzIUwn-&si=yc0GE2M6IHMcdZck
A lire :
Le Café : Une Sombre Histoire - Anthony Wild. Belin éditions, 2009. Le café est « de l'histoire et de la géographie à l'état liquide » ; un liquide délicieux mais obscur, dont l'histoire est intimement liée à des aspects bien sombres de l'humanité - l'esclavage, la colonisation et l'exploitation. Autre « or noir », le café a une histoire vieille de plus de cinq cents ans, que l'auteur retrace, développant l'idée selon laquelle l'état actuel du marché n'est que la continuation d'une tendance très ancienne de l'Histoire.
Ayiti, Dèt la | Haïti, La Dette.
une websérie documentaire en 10 épisodes
Le 17 avril 1825, Charles X, roi de France, signe une ordonnance imposant à Haïti le paiement d’une somme exorbitante, en échange de la reconnaissance de notre indépendance.
Nous commémorons cette année le bicentenaire de cette ordonnance.
Pour raconter cette histoire, la FOKAL produit une websérie en 10 épisodes qui raconte l’histoire de la dette, remontant aux origines depuis la colonisation et l’esclavage jusqu’à la première moitié du 20ème siècle. Elle dira comment la dette nous a été imposée, comment nous l’avons payée pendant des décennies, comment les communautés paysannes haïtiennes ont été tout particulièrement exploitées pour la payer, comment l’état et les milieux financiers français - et américains ensuite - en ont abusivement profité. Elle pointera aussi, sans concession, nos propres responsabilités.
Production FOKAL - Réalisation Michèle Lemoine
Version originale sous-titrée en français et en anglais