RNDDH : Renforcer les capacités de la jeunesse haïtienne face aux violations des Droits Humains et à la violence armée
Dans le cadre de son programme de formation en Droits Humains, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a organisé, du 17 au 19 septembre, trois journées d’atelier dans ses locaux situés à la ruelle Rivière. Cette initiative a réuni une vingtaine de jeunes issus de différentes communes du département de l’Ouest à travers des structures organisées, notamment le Programme Initiatives Jeunes (PIJ), avec pour ambition de les outiller dans la défense et la promotion des Droits Humains.
Fidèle à sa philosophie - « nul ne peut défendre ou respecter les droits des autres sans en avoir une réelle connaissance » - le RNDDH a conçu cette formation pour fournir aux participants des outils concrets. Cette démarche visait non seulement à approfondir leur compréhension des Droits Humains, mais aussi à encourager des réflexions sur les actions nécessaires à entreprendre afin de lutter contre la violence communautaire, un fléau qui gangrène de nombreuses régions d’Haïti.
Ces journées, animées par Rosy Auguste Ducena, avocate et militante engagée, assistée de Roobie Saincilaire Georges, qui elle-même est assistante au programme de formation du RNDDH, ont traité des thèmes fondamentaux tels que la violence communautaire et son impact direct sur les jeunes, la dignité humaine, l’inclusion, la discrimination, l'égalité, l’équité, et le respect de la diversité. Ces sujets, cruciaux pour une meilleure compréhension des enjeux sociétaux actuels, ont donné lieu à des débats passionnés entre les participants, témoignant de leur implication et de leur intérêt.
À l'issue de cette formation, un constat unanime s'est dégagé : les jeunes participants se sentent désormais mieux équipés pour identifier les diverses formes de violations des Droits Humains et sont prêts à faire valoir leurs droits auprès des autorités compétentes. L’un des participants, Joël Lazare, a partagé son ressenti : « Cette formation a profondément changé ma perception des réalités sociales de notre pays. Elle m'a permis de comprendre qu'en Haïti, y compris dans la zone métropolitaine, les droits des citoyens sont fréquemment violés sans que la majorité de la population en soit réellement consciente. Face à ce constat alarmant, il devient impératif de multiplier les initiatives de formation pour notre jeunesse, car c'est par une connaissance approfondie de leurs droits que les jeunes pourront contribuer activement à la construction d’une société plus équitable et respectueuse des Droits Humains. »
Mirlène Blanchard, animatrice du club de débat de Carrefour, a souligné un aspect particulier de cette formation : « Ce qui m’a profondément marquée au cours de cette formation, c’est la prise de conscience que le banditisme auquel nos communautés sont confrontées n’est pas simplement un phénomène de violence ponctuelle, mais bien une forme de violence organisée, structurelle et profondément enracinée dans nos quartiers. Chaque zone subit ces mêmes défis, et pourtant, l'absence de réponses concrètes de la part des autorités crée un sentiment d’abandon. Cette formation m’a ouvert les yeux sur la nécessité de renforcer les initiatives communautaires pour répondre à cette crise qui affecte la dignité et la sécurité de chacun. »
Ce projet, intitulé « Action de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect, la protection et l’épanouissement de la jeunesse exposée à la violence armée », s’inscrit dans le cadre du financement du projet JOLYI (Joint Leadership Youth Initiatives), mis en œuvre par la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL). Son objectif principal est d’encourager les jeunes à devenir des artisans de paix dans leur communauté, tout en leur offrant les ressources nécessaires pour réfléchir à la construction d’un avenir plus harmonieux.
Enfin, ces trois jours de formation se sont clôturés par la restitution des travaux réalisés par les participants dont un plan de suivi à la formation, suivie de séances de soutien psycho-social, essentielles pour renforcer leur résilience face aux réalités du terrain. La remise des certificats est venue marquer la fin de cette étape, mais certainement pas celle de leur engagement, désormais renouvelé, pour une société où les Droits Humains sont respectés et protégés.