Présentation de Blaise Ndala autour de son roman « J’irai danser sur la tombe de Senghor »

Jirai danser Blaise Ndala Cascade webL’auteur Blaise Ndala sera en conférence à la salle FOKAL UNESCO le vendredi 4 mars 2016 à 5 h pm autour de son premier roman « J’irai danser sur la tombe de Senghor », publié en octobre 2014 aux éditions L’Interligne, Prix du livre d’Ottawa 2015.

Début des années 1970, au cœur de l’Afrique, un dictateur mégalomane arrivé au pouvoir par la volonté de la CIA décide de réécrire l’Histoire. Mobutu Sese Seko, l’homme à la toque de léopard, rebaptise le Congo en Zaïre et prône la doctrine de « l’authenticité ». Une théorie dont le but avoué est de rendre aux Noirs leur fierté bafouée par le colonisateur européen, mais dont le véritable leitmotiv est d’asseoir le pouvoir hégémonique d’un homme sur un pays grand comme 80 fois la Belgique, l’ancienne puissance coloniale.

Ce que l’ancien sergent formé par les Belges n’avouera pas, c’est que cette idée est aussi une manière de se mesurer à un autre dirigeant africain qu’il a unilatéralement érigé en rival politique, tant le rayonnement intellectuel de ce dernier lui fait ombrage. « L’authenticité » du soldat Mobutu est ainsi une réponse à la « négritude » chère à Léopold Sédar Senghor, le président poète sénégalais qui passera à l’Histoire comme le premier Africain à être reçu à l’Académie française.

Se déclenche alors pour Mobutu, à la tête d’un Zaïre immensément riche en ressources naturelles, une course à la démesure visant à la fois à bâtir le mythe du « Père de la Nation – Guide Éclairé » et à bluffer le reste de cette Afrique noire où il revendique un statut de « Leader Authentique », fier défenseur de sa race. Et puisqu’on invoque la race noire et que l’homme en treillis n’a ni la verve ni la plume du poète Senghor, que lui reste-t-il ?

Il lui reste le terrain du marketing politique où le fantasme le dispute au mirage. En 1974, le dictateur organise dans sa capitale, moyennant la somme de 20 millions de dollars américains, ce qui sera connu comme « le combat du siècle » entre deux titans de la boxe, les athlètes « Noirs-américains » Mohamed Ali et George Foreman. Cet événement sportif international, le premier du genre sur le continent avant la Coupe du Monde de football organisée par l’Afrique du Sud post-apartheid en 2010, est parfois cité, 42 ans plus tard, comme l’illustration du « paradis perdu » du Congo-Zaïre. Le vestige d’une « grandeur » que les Congolais aimeraient tant reconquérir. Il faut se rendre à l’évidence : le pays est aujourd’hui mal en point et la valse du temps aidant, la mémoire sélective du peuple opprimé a entrepris, ici et là, de réhabiliter le bourreau d’hier. Le même qui, pendant 32 ans d’un règne sans partage, avait droit de vie et de mort sur ses « sujets ».

J’irai danser sur la tombe de Senghor est une fiction historique. En donnant la parole à un jeune musicien qui n’a que sa candeur et sa naïveté pour dévoiler au lecteur l’envers du décor d’une grand-messe sportive à laquelle il fut associé malgré lui, le roman se pose en miroir. Il invite les peuples qui ont payé un lourd tribut à la dictature et à ses sinistres avatars, à ne pas se tromper d’inventaire. Il les invite surtout à ne pas entonner trop hâtivement la fameuse rengaine du « c’était mieux avant ». Sauf à vouloir que l’Histoire soit un perpétuel et bien funeste recommencement.

Blaise Ndala Auteur webBlaise NDALA est né et a grandi en République démocratique du Congo (ex-Zaïre), pays qu’il quitte en 2003 pour poursuivre des études de droit en Belgique. Il émigre au Canada en 2007 et s’installe brièvement à Montréal, puis dans la région d’Ottawa où il sera d’abord professeur de français langue seconde, ensuite fonctionnaire fédéral dans différents ministères. Depuis juillet 2015, il est Chef de mission en Haïti pour l’ONG internationale de défense des droits humains Avocats Sans Frontières Canada (ASFC).

Son premier roman J’irai danser sur la tombe de Senghor, publié en octobre 2014 aux éditions L’Interligne a remporté le Prix du livre d’Ottawa 2015, après avoir été finaliste successivement au Prix Trillium, au Prix Émergence – AAOF et au Prix Christine Dumitriu-Van-Saanen 2015. Blaise NDALA a signé par ailleurs la nouvelle « Silence, on crève ! » que l’on retrouvera dans le collectif Dialogues de l’œil, paru aux éditions Neige-galerie (Gatineau, Québec) en septembre 2015.

Également blogueur au Huffington Post France qu’il rejoint à l’invitation de la journaliste Anne Sinclair dès le lancement du journal en janvier 2012, l’auteur vit présentement à Port-au-Prince.

VENDREDI 4 MARS 2016 – 5 H PM

SALLE FOKAL UNESCO – ENTRÉE LIBRE

 

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