In memoriam Charlie Najman

charles najman WEBC’est avec tristesse que nous avons appris la mort du cinéaste et écrivain français Charles Najman, décédé le 18 juillet 2016 à l'âge de 60 ans. Depuis bien des années, Charlie était une silhouette familière à Port-au-Prince et en province où il tournait régulièrement. Son œuvre cinématographique était en effet axée sur les deux grands thèmes qui ont marqué sa vie : le génocide des juifs et l’univers haïtien. Peu de non-Haïtiens connaissaient aussi bien que lui le pays, son histoire, son peuple, sa singularité, sa spiritualité et son imaginaire.

Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis, ici et ailleurs.

Né en France en 1956,  Charles Najman était issu d'une famille juive polonaise. Sa mère, Solange, cousine éloignée de Rosa Luxemburg, était une rescapée du camp de concentration d’Auschwitz.

Après des études de philosophie à la Sorbonne, il se tourna vers l'écriture, puis vers le cinéma. Il découvrit à cette époque Haïti, encore sous la férule du dictateur Jean-Claude Duvalier. Il ne cessa d’y retourner.

En 1999, il tourne à Jacmel les Illuminations de madame Nerval. Le film sera récompensé par le prix Jean-Rouch. En 2002, il réalise Royal Bonbon (prix Jean Vigo), le premier long métrage de fiction entièrement tourné en Haïti. Suivra en 2004 la Fin des chimères, tourné pendant la commémoration du bicentenaire, qui offre un éclairage inédit sur les derniers jours de la présidence d'Aristide. Puis, quelques mois après le séisme meurtrier de janvier 2010, il réalise Une étrange cathédrale dans la graisse des ténèbres, où le poète Frankétienne lance ses vers visionnaires au milieu des ruines de Port-au-Prince.

Charles Najman a également réalisé La Mémoire est-elle soluble dans l'eau ? (1996), qui retrace le parcours de Solange, un personnage inspiré de la vie de sa mère. L'année 2015 marque la sortie en salle de son dernier long-métrage, baptisé Pitchipoï (2015, qui focalise son intrigue sur les angoisses de l'héritage culturel et la mémoire juive.

Il était aussi l'auteur du livre Haïti, Dieu seul me voit (1995), roman qui plonge le lecteur au cœur de l’histoire et de l’imaginaire haïtiens.

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