« Tonton Amerika » à FOKAL

Tonton AmerikaMercredi 20, jeudi 21, vendredi 22 avril, FOKAL propose le spectacle « Tonton Amerika », écrit et interprété par douze jeunes artistes, slameurs, slameuses, rappeurs, rappeuses, comédiens et comédiennes, accompagnés par deux musiciens. Les représentations auront lieu à 6 h pm à la salle FOKAL UNESCO. L’entrée se fait sur invitation (à retirer à l’accueil de FOKAL de 9 h à 11 h am à partir du vendredi 15 avril).

Le spectacle se penche aussi bien sur notre passé que sur l’histoire contemporaine. Prenant comme point de départ l’occupation américaine en Haïti, il s’élargit ensuite aux « occupations » : Si certains textes évoquent les Américains et la résistance haïtienne, d’autres explorent des thèmes plus complexes : pouvoir de la religion, attraction irrésistible vers l’Amérique du Nord, assistance acceptée et rejetée à la fois, dépendance, influence – assumée – sur la société, sur les comportements, sur la langue…

En remontant le temps : l’atelier

En avril dernier, le poète, acteur, rappeur américain Saul Williams et la comédienne et dramaturge rwandaise Anisia Uzeyman ont animé un atelier de création poétique organisé par l'American Corner, avec la collaboration du programme Media. A cet atelier participaient une vingtaine d’artistes venant de différents horizons, qui ont créé des textes autour del'occupation américaine de 1915, sur les relations actuelles entre Haïti et les Etats-Unis à notre époque et plus généralement, sur l’histoire qui unit ou divise les Etats-Unis et Haïti. Ce travail de création a été présenté dans le cadre du parcours « Atis nan kay la » lors de la septième édition du Forum transculturel d'art Contemporain.

Résidence anba tonèl

Après l’atelier, une douzaine de ces artistes ont souhaité continuer à travailler ensemble sur ces thèmes pour créer un spectacle. FOKAL les a donc accueillis pour une résidence d’un mois. Le travail a avancé petit à petit, posant la première étape d’un chantier de création. Le projet a été ensuite pris en charge par le programme Arts et Culture pour accompagner et finaliser ce travail jusqu’aux représentations.

Un an après : naissance d’un spectacle

Presque un an après, le spectacle est prêt. Le travail s’est fait à différents niveaux. Sur les textes d’abord. Un long processus de réflexion et de réécriture s’est engagé : Que voulaient dire les auteurs ? Pourquoi et comment voulaient-ils le dire ?  Et comment habiter les textes qu’ils avaient écrits à partir d’un thème donné ? Il fallait surtout éviter de faire de ce spectacle une suite de textes « historiques ». Comment ces jeunes interprètes pouvaient-ils s’impliquer personnellement et s’approprier cette histoire ?

Douze interprètes sur un plateau, ensemble, tout au long du spectacle : comment transformer une écriture individuelle – chacun avait écrit son ou ses textes de son côté – en une histoire, une création collective ? Il fallait que chacun se « raconte », investisse les textes pour en faire son histoire personnelle, et les raconte aussi aux autres pour en faire une histoire collective, afin que leurs horizons divers se rassemblent : travail sur le passé, sur l’aujourd’hui, sur soi, sur le collectif, pour investir un espace commun et vivre une histoire commune…

Je prends part à ce spectacle pour deux raisons : expérimenter une nouvelle forme de création à travers le croisement de plusieurs disciplines artistiques – rap, slam et théâtre – Ce spectacle porte un poids idéologique et politique important, je trouve que c'est aussi une belle occasion de diffuser des idées qui expriment mon désaccord avec l'occupation américaine, j'espère contaminer d'autres, soulever leur conscience contre cet affront à la liberté et les droits humains. Attirer aussi l'attention sur la nécessité de faire un travail sur soi dans cette situation, parce que les peuples doivent aussi prendre leur destin en main.

Jean D’Amérique

Je participe à ce spectacle parce qu’il y a un trop plein qu’il faut déverser, qui doit être identifié, un problème à résoudre si on veut. L’occupation qui a commencé il y a quelques décennies continue sous d’autres formes. Il faut que nous soyons ce que nous sommes, et penser et travailler pour notre progression en tant que peuple, il ne faut plus que nous soyons sous tutelle – mentale, politique, économique… – Personnellement, je veux disposer de mes acquis, de mes amours, de mon moi, sans avoir besoin de l’aval d’un tiers – blanc – Il y a tellement à dire…

Pascale Julio

C’est une très bonne expérience. Ensuite, c’est pour moi une occasion d’apprendre beaucoup des autres et aussi de moi-même.

Sophie Maignan

 

Textes écrits et interprétés par

Mackenson Bijou - Rossi Jacques Casimir - Jean D’Amérique

Shelo François - Léonard Jean-Baptiste aka Léo - Pascale Julio

Wesly Lamour, aka Lywes - Sophonie Maignan - Katiana Milfort

Olwitchneïder Sainclair - Jean Yvon Rubin - Mackendy Tondreau

Musique

Jimmy Kerby Toussaint – guitare

Marc-Harold Pierre – percussions

Textes additionnels

On pendit ma mère de Maryse Condé

Mon pays que voicide Anthony Phelps (extrait)

Adieu l’amide Lyonel Trouillot

Chansons

Alyènnkat– Pran Batwèl la– Manno Charlemagne

Création lumière

Raoul Junior Saint Cyr

Son

Patrick Amazan

avec la collaboration gracieuse du chorégraphe Jean Aurel Maurice

 

 

Adresse et contact

FOKAL - OPEN SOCIETY FOUNDATION HAITI
143, Avenue Christophe BP 2720 HT 6112
Port-au-Prince,Haïti | Tel : (509) 2813-1694

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