Education à l’environnement: des élèves de Martissant mobilisés !

IMG 5775Chaque semaine, entre 60 et 80 élèves et 5 professeurs font la visite du jardin expérimental du parc de Martissant avec l’équipe de FOKAL. Chaque année, environ 1,000 élèves de Martissant participent aux activités. Le jardin expérimental fait partie de la stratégie d’éducation environnementale du volet éducatif dans la mise en œuvre du schéma d’aménagement du quartier. L’objectif est d’inspirer aux jeunes une sensibilité particulière pour l’environnement, de les reconnecter au patrimoine forestier du pays et les encourager à bien gérer leurs déchets dans leur milieu. Nouvèl FOKAL a assisté à une matinée de visites d’un formateur du projet avec trois écoles de Martissant.

Cette semaine trois institutions ont répondu à l’appel : l’Institution mixte évangélique Pêcheurs d’Hommes, Institution mixte Mont des Oliviers et l’Institution mixte Périclès. « Généralement, ce que nous faisons, c’est d’abord une visite du jardin médicinal avec le premier groupe, ensuite nous allons dans l’espace de compostage puis le jardin expérimental » indique d’entrée de jeu, Robinson Voltus, l’un des formateurs du volet éducatif.

Pour faciliter le déplacement des élèves et une bonne communication, les trois groupes ne visitent pas les espaces en même temps. Le premier groupe commence par une visite d’une exposition photographique « Frontières » du Collectif K2D sur la cour du Centre culturel Katherine Dunham. Ensuite, l’un des jardiniers guide les élèves dans le jardin de plantes médicinales.

De l’espace du jardin familial à l’espace des arbres fruitiers, près d’une fontaine qui serpente dans le jardin, Jean Personna Tessono, jardinier, présente les différents espaces aux élèves. Le jardin de plantes médicinales est composé de 150 espèces différentes de plantes et est divisé en 17 sections selon la nature des plantes et leur utilisation.

 « Toutes les plantes ici servent à quelque chose. Vous voyez là-bas où c’est écrit Corail ? Eh bien, les feuilles de corail* par exemple, peuvent être utilisées en bain et en application sur la tête contre les maux de tête. Est-ce que vous m’avez compris ? » dit Tessono aux élèves qui l’entourent pour écouter ses explications. « Oui ! », répondent-ils en chœur, comme dans une salle de classe. Tessono ajoute « Si vous voulez une information sur une plante précise, n’hésitez pas à me poser des questions ».

Puis, ils continuent la visite du jardin. C’est ainsi pour chaque groupe d’élèves qui, à tour de rôle, suivent l’agenda de la visite, avant de traverser la cour pour se rendre aux bacs de compostage et au jardin expérimental.

IMG 5871Cinq bacs en bois sont aménagés non loin du jardin expérimental. Dans le premier bac, les élèves peuvent voir les pelures de banane, de canne-à-sucre, de pois et d’autres matières biodégradables. « Des matières qu’il ne faut pas jeter n’importe où » explique Robinson Voltus qui leur parle de la technique du compostage et son utilité: « Quand le compost arrive à terme, les jardiniers vont le trier dans un tamis - l’outil dont se servent les maçons pour trier du sable, ils auront une terre noire qui sera ensachée pour être vendue ou utilisée dans le parc. »

Dans le jardin expérimental, Marie Carmelle Séraphin, une travailleuse agricole, apprend au précédent groupe à planter des arbres. Les élèves se prêtent au jeu de restitution avec enthousiasme. Julien Mislove, une élève de 3e année fondamentale, nous dit qu’elle veut bien revenir visiter le parc et qu’elle a appris beaucoup de sa visite. Son amie Lovenicka Louisius précise : « On nous a parlé des plantes qui sont bonnes contre l’hypertension, des maux de tête… j’aime bien les plantes » dit-elle en souriant. « On nous a parlé des effets de l’ouragan Matthew, de l’importance des arbres et où il ne faut pas jeter des fatras » témoigne Giovanni Avril, un élève de 6e année fondamentale qui n’est pas à sa première visite du jardin.

Ces élèves viennent des écoles partenaires qui ont formé des comités d’hygiènes et ont fait des jardins à l’instigation de l’équipe du projet. Les autres écoles qui veulent organiser des visites peuvent adresser une demande au bureau du parc.

* Dans « Plantes médicinales d’Haïti » de Marilise Neptune Rouzier, le corail est présenté comme un arbrisseau à tronc droit souvent planté pour l’ornement. En plus de son utilisation contre les céphalées en Haïti, l’auteur indique que les feuilles sont aussi utilisées contre les chocs émotionnels ou comme un dépuratif.

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 Il y a quatre volets dans le projet Gestion urbaine de proximité de FOKAL à Martissant : un volet communautaire, un volet éducatif, un volet d’agriculture urbaine et le projet Morne. Pour le volet éducatif, les formateurs et travailleurs sociaux impliqués travaillent avec des comités d’hygiènes constitués dans les écoles, font la promotion de la lecture, organisent des activités de sensibilisation comme les visites guidées du jardin expérimental. Chaque volet comprend différentes activités de sensibilisation, de formation, de renforcement des organisations communautaires de base, de valorisation des déchets. Toutes les activités rentrent dans le cadre du schéma d’aménagement de Martissant. Ce projet est financé par l’Union européenne et l’Agence française de développement, sous maîtrise d’ouvrage de l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP).  

 

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FOKAL - OPEN SOCIETY FOUNDATION HAITI
143, Avenue Christophe BP 2720 HT 6112
Port-au-Prince,Haïti | Tel : (509) 2813-1694

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