Revivre l'histoire du navire négrier "La Marie-Séraphique" en animation 3D

 

 

Capture dcran 002Le 23 août, nous commémorions la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition. A cette occasion, nous reproduisons une vidéo reconstruction 3D du navire négrier nantais la Marie-Séraphique, réalisée pour le site internet www.slavevoyages.org, hébergé à l’Université d’Emory à Atlanta, avec l’aimable autorisation de l’Emory Center for Digital Scholarship (ECDS).

Les quatre voyages de La Marie-Séraphique depuis Nantes vers les côtes africaines puis l’île de Saint Domingue entre 1770 et 1774 ont fait l’objet d’une série de dessins rares sur la traite négrière. Cette reconstruction minutieuse à partir des illustrations d’époque nous permet d’imaginer et de revivre l’effroyable voyage vers Saint-Domingue des esclaves embarqués depuis les côtes africaines.

La Vidéo représente la reconstruction 3D du navire négrier La Marie-Séraphique, qui fit 4 voyages depuis Nantes vers les côtes africaines puis l’île de Saint-Domingue entre 1770 et 1774. Elle a été publiée avec l'aimable autorisation de Steve Bransford, PhD, de Emory Center for Digital Scholarship.

Ce qui pétrifie, dans l'expérience du déportement des Africains vers les Amériques, sans doute est-ce l'inconnu, affronté sans préparation ni défi.

La première ténèbre fut de l'arrachement au pays quotidien, aux dieux protecteurs, à la communauté tutélaire. Mais cela n'est rien encore. L'exil se supporte, même quand il foudroie. La deuxième nuit fut de tortures, de la dégénérescence d'être, provenue de tant d'incroyables géhennes. Supposez deux cents personnes entassées dans un espace qui à peine en eût pu contenir le tiers. Supposez le vomi, les chairs à vif, les poux en sarabande, les morts affalés, les agonisants croupis. Supposez, si vous le pouvez, l'ivresse rouge des montées sur le pont, la rampe à gravir, le soleil noir sur l'horizon, le vertige, cet éblouissement du ciel plaqué sur les vagues. Vingt, trente millions, déportés pendant deux siècles et plus. L'usure, plus sempiternelle qu'une apocalypse. Mais cela n'est rien encore.

Le terrifiant est du gouffre, trois fois noué à l'inconnu. Une fois donc, inaugurale, quand tu tombes dans le ventre de la barque. Une barque, selon ta poétique, n'a pas de ventre, une barque n'engloutit pas, ne dévore pas, une barque se dirige à plein ciel. Le ventre de cette barque-ci te dissout, te précipite dans un non-monde où tu cries. Cette barque est une matrice, le gouffre-matrice. Génératrice de ta clameur…
Edouard Glissant. Poétique de la relation. La barque ouverte, Gallimard 1990.

© SlaveVoyages. https://www.slavevoyages.org Emory University’s - Emory Center for Digital Scholarship (ECDS)

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