CCKD propose : « Au plus noir de la nuit », de André Brink

 

IMG 20210723 WA0016Si c’est de l’art, alors les bordels sont des écoles de catéchisme”. C’est avec cette affirmation que le révérend D. J. Voster juge le texte « Au plus noir de la nuit » du romancier André Brink. Ce jugement marque son appui à la menace de censure dont ce roman faisait l’objet dès son apparition. Mais comment un roman dans lequel les scènes d’amours sont si peu osées, peut-il susciter tant de mécontentement ? La réponse est simple : l’auteur à travers son œuvre, attaquait démesurément l’ordre politique établi.

Publié en 1974 dans une Afrique du Sud où l’apartheid battait son plein, « Au plus noir de lanuit » est un roman ouvertement politique et antiségrégationniste. Le personnage principal Joseph Malan, est un jeune acteur et metteur en scène noir. Son théâtre lève à chaque fois le rideau sur l’anatomie politique du pays. Ses dérangeantes prestations ont attiré l’attention des autorités qui n’ont pas cessé d’exiger certaines modifications dans les pièces.

Sa vie sera beaucoup plus mouvementée lorsque l’amour frappe à sa porte. Il tombe amoureux de Jessica Thompson, une blanche. Ils ont décidé de faire face aux lois racistes interdisant toute relation érotique entre un noir et une blanche. Les autorités ont découvert un beau matin le corps sans vie de Jessica dans la chambre de son amant. Tous les indices mènent à un complot visant à inculper Joseph Malan. Mais, il est tout de même arrêté et condamné à mort. C’est dans sa cellule, en attendant sa mort, qu’il écrit l’histoire de sa vie ; l’histoire de son peuple…

En dépit de la censure, « Au plus noir de la nuit » a pu s’ériger comme un texte avant-gardiste. En effet, bien d’autres écrivains-poètes et romanciers ont à leur tour questionné l’ordre politique à travers leurs œuvres. Le mécanisme déclenché par ce texte prouve qu’il a stimulé les esprits et éveillé les consciences.

André Philippus Brink est un écrivain sud-africain d’expressions afrikaans et anglaise. Il est né à Vrede le 29 mai 1935 et est décédé le 6 février 2015 sur un vol entre les Pays-Bas et l’Afrique du Sud. En choisissant de peindre les amours interdites et la répression policière dans ses romans, il s’est fait l’un des défenseurs de la cause des victimes et des opprimés de la politique de l’apartheid.

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