In Memoriam – Marcel Dorigny

DorignyLe décès soudain de Marcel Dorigny le 22 septembre dernier, un choc ! Le sens d’une perte immense, d’un ami, d’un grand historien de l’esclavage et de ses abolitions, d’une présence pleine d’attention à chaque rencontre. Comme par exemple lors de la visite au Fort de Joux en 2003 en compagnie de Michel Hector et de Pierre Buteau. Marcel nous avait rejoints, nous qui voulions clore les trois années de commémoration du bicentenaire de l’action politique de Toussaint Louverture par une visite en ces lieux du Haut Doubs où Napoléon le fit emprisonner. Visiter la cellule où fut enfermé le héros et où il rendit l’âme au bout de sept mois fut une expérience forte d’une polysémie d’émotions. Toute une soirée à discuter de la révolution haïtienne et des difficultés qu’elle a eues dès sa victoire à faire advenir ses promesses de liberté et d’égalité.

Et depuis, à chaque occasion de se revoir, en Haïti ou en France, le même élan pour discuter de ses dernières publications et de celles d’autres historiens, toujours ce regard curieux, soucieux de savoir ce qui se passe à Port-au-Prince, s’informant des nouvelles de ses connaissances de la Société Haïtienne d’Histoire de Géographie et de Géologie. Comme lors de mon dernier séjour à Paris lorsqu’il m’invita à dîner chez lui en compagnie d’autres amis pour une soirée pleine d’histoire !

esclavageJ’ai connu Marcel Dorigny par Jean Métellus lorsque en 1998, je reçus en cadeau de ce dernier le très beau livre illustré De l’esclavage aux abolitions XVIIIème-XXème siècles écrit par ces deux écrivains, dans lequel figure dès les premières pages, une reproduction du tableau de notre regretté Etienne Chavannes, « L’arbre de la liberté de Toussaint Louverture. » Immanquablement sur ce sujet qui me passionne, je découvrais les textes de Marcel Dorigny. Un vrai corpus. Deux livres dans les Éditions de l’UNESCO, Les abolitions de l’esclavage et La Société des Amis des Noirs avec son collègue Bernard Gainot, celui avec lequel il publiera également l’Atlas des esclavages et plus tard seul, l’Atlas des premières colonisations. Tout un enseignement sur une période fondatrice de notre propre histoire. Je m’arrêterai, pour que la liste ne soit pas trop longue, à la publication des Actes du colloque international de 2002, Rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises Aux origines d’Haïti, sous la direction de Yves Bénot et Marcel Dorigny.

C’est dire l’importance des travaux de Marcel.

Le dernier mail que j’ai reçu de lui date du 9 septembre 2021. Il m’avait fait part des recherches qu’il comptait publier sur le Baron de Mackau, celui chargé par Charles X de transmettre au Président Boyer l’infâme Ordonnance de 1825. Comment aurais-pu croire que treize jours plus tard il nous aurait quittés, nous tous et toutes qui aujourd’hui regrettons profondément sa disparition.

Michèle Duvivier Pierre-Louis

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