Retour sur le mois de mai de la BMC

28052019 IMG 7922YODCe mois-ci, la BMC s’est tournée vers l’histoire, l’histoire pour regarder comment des hommes et des femmes se sont incrustés dans la mémoire collective, ou encore comment des auteurs permettent de relire de grands moments historiques.

L’histoire permet de penser l’évolution des sociétés et quand la littérature s’en mêle, elle offre une pensée plus ouverte. C’est en ce sens que pour débuter le mois, nous avons eu pour sujet d’ouverture deux figures féminines de notre histoire : Anacaona et Catherine Flon. Cette causerie conduite par une militante féministe Muriel Morné a permis aux jeunes de prendre conscience de la place qu’on donne aux femmes dans l’histoire et également comme Angela Davis de lire l’histoire à partir des conditions matérielles qui ont permis l'émancipation de la gente féminine.

Ce regard sur l’histoire ne s’est pas arrêté aux femmes ; nous avons, le vendredi 17 mai organisé avec les membres du comité de soutien au club un atelier sur le roman historique. L’atelier a essayé de comprendre les contradictions sociales dépeintes par les romanciers historiques, comment les dynamiques sociales se manifestent dans la littérature, de voir comment le roman historique peut servir de prétexte à la décolonisation. Des auteurs comme Michel Soukar et Alain Mabanckou ont été tour à tour sollicités. L’atelier a aussi posé la question de la récupération de l’histoire pour l’art. Cette expérience s’est terminée par une belle synthèse récapitulative de Réginald Rosemond.

Nous avons élégamment mis fin à nos rencontres du mois le vendredi 31 mai. Notre invité, Dossous Evans, a répondu à notre interrogation : Qu’est-ce qu’un roman historique ? Son élément de réponse, mené de fort belle manière, a été d’une grande richesse pédagogique car l’intervenant après avoir fait l’historique du genre (le roman) a ouvert sur l’urgence qui a amené les romanciers à composer avec l’histoire. Partant d’une question essentielle : « Comment lire l’histoire à travers les romans historiques sans corrompre les événements ? », cette possibilité a été mise en évidence d’entrée de jeu par l’intervenant qui, par ailleurs, a voulu rappeler que l’histoire est indubitablement une construction dans laquelle il ne suffit que de faire de justes prélèvements. Ce point de vue vite contesté a facilité les échanges, certains disant que la plupart des romanciers historiques ne restent pas fidèles aux événements et par conséquent peuvent en falsifier la valeur. Mais si un risque est inévitable c’est sans aucun doute celui de l'interprétation des faits. Dès lors qu’un texte est accessible au public, il en fait l'interprétation qui lui plait, a estimé l’intervenant. Si donc le roman historique a une importance majeure c’est celui de permettre la reconstruction de certaines individualités oubliées par l’histoire officielle.

L’intervenant a terminé en rappelant que le meilleur des hommes a toujours été entretenu et préservé par l’art et donc la littérature à travers le roman historique continue cette pérennisation de la beauté humaine. Ce mois a donc permis l’exercice de penser cette fabuleuse relation entre l’art et l’histoire, cette mystique de l’homme et de ce qu’il peut créer.

C’est sous la tonnelle de la FOKAL chaque vendredi à partir de deux heures trente que nous commençons ces traversées littéraires. Comment ne pas vivre dans la plus douloureuse impatience quand se rencontrer devient un prétexte pour épuiser les livres ?

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