Avec Sophie Wahnich
Mardi 30 juin 2015.-5h pm- Salle Polyvalente – Entrée libre dans la limite des places disponibles
En 2001 suite aux attentats au Word Trade Center à New York, l’émotion qui a surgi était l’effroi.
À « l'être dans l'effroi », les Américains comme jadis les révolutionnaires ont répliqué. Si analogie il y a entre 1793, date du début de la période dite de la « terreur » en France sous la révolution, et 2001, elle serait ainsi à chercher dans ce mode de résistance au découragement. Cependant la reprise du courage de part et d'autre des lignes du temps ne peut pas avoir le même sens. Les Américains, quoiqu'ils en disent, ne vivaient pas un temps de fondation.
L’effroi, la nécessité de reprendre courage étaient à nouveau d’actualité, cette fois à Paris en janvier 2015. Les immenses manifestations ont donné lieu à nouveau à un discours de fondation.
Le projet politique de l'an II sous la révolution française visait une justice universelle encore à venir, celle de l'égalité entre les hommes comme réciprocité de la liberté, celle de l'égalité entre les peuples comme réciprocité de la souveraineté. Nous sommes encore à l’évidence loin du but et loin de l’énonciation d’un tel but.
Il nous faut donc analyser et réfléchir dans un rapport entre notre passé et notre présent à ce que terreur et terrorisme veulent dire quand on veut y faire face.
Sophie Wahnich est directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en histoire et science politique, membre de l’équipe Transformations radicales des mondes contemporains / Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Spécialiste de la période révolutionnaire, elle interroge depuis l’expérience cosmopolitique du 18e siècle, les représentations actuelles de l’altérité, de la violence, de la guerre, en mettant au cœur du questionnement la question d’une raison sensible à l’œuvre. Elle a publié de nombreux ouvrages sur ces domaines de recherche : Les Émotions, la Révolution française et le présent (Éditions du CNRS, 2009) ; L’Impossible citoyen, l’étranger dans le discours de la Révolution française (Albin Michel, 1997-2010) ; La Longue patience du peuple, 1792, naissance de la République (Payot, 2008) ; La Liberté ou la mort, essai sur la violence ou le terrorisme (La Fabrique, 2003).